Album enregistré en 1985
Miss Maggie
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Femme du monde ou bien putain Qui bien souvent êtes les mêmes Femme normale, star ou boudin, Femelles en tout genre je vous aime Même à la dernière des connes, Je veux dédier ces quelques vers Issus de mon dégoût des hommes Et de leur morale guerrière Car aucune femme sur la planète N' s'ra jamais plus con que son frère Ni plus fière, ni plus malhonnête A part peut-être Madame Thatcher Femme je t'aime parce que Lorsque le sport devient la guerre Y'a pas de gonzesse ou si peu Dans les hordes de supporters Ces fanatiques, fous-furieux Abreuvés de haines et de bières Déifiant les crétins en bleu, Insultant les salauds en vert Y'a pas de gonzesse hooligan, Imbécile et meurtrière Y'en a pas même en grande Bretagne A part bien sûr Madame Thatcher Femme je t'aime parce que Une bagnole entre les pognes Tu n' deviens pas aussi con que Ces pauvres tarés qui se cognent Pour un phare un peu amoché Ou pour un doigt tendu bien haut Y'en a qui vont jusqu'à flinguer Pour sauver leur autoradio Le bras d'honneur de ces cons-là Aucune femme n'est assez vulgaire Pour l'employer à tour de bras A part peut être Madame Thatcher Femme je t'aime parce que Tu vas pas mourir à la guerre Parc' que la vue d'une arme à feu Fait pas frissonner tes ovaires Parc' que dans les rangs des chasseurs Qui dégomment la tourterelle Et occasionnellement les Beurs, J'ai jamais vu une femelle Pas une femme n'est assez minable Pour astiquer un revolver Et se sentir invulnérable A part bien sûr Madame Thatcher C'est pas d'un cerveau féminin Qu'est sortie la bombe atomique Et pas une femme n'a sur les mains Le sang des indiens d'Amérique Palestiniens et arméniens Témoignent du fond de leurs tombeaux Qu'un génocide c'est masculin Comme un SS, un torero Dans cette putain d'humanité Les assassins sont tous des frères Pas une femme pour rivaliser A part peut être Madame Thatcher Femme je t'aime surtout enfin Pour ta faiblesse et pour tes yeux Quand la force de l'homme ne tient Que dans son flingue ou dans sa queue Et quand viendra l'heure dernière, L'enfer s'ra peuplé de crétins Jouant au foot ou à la guerre, A celui qui pisse le plus loin Moi je me changerai en chien si je peux rester sur la Terre Et comme réverbère quotidien Je m'offrirai Madame Thatcher
La Pêche à la ligne
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
C'est à peine l'aurore Et je tombe du plume Mon amour dort encore Du sommeil de l'enclume Je la laisse à ses rêves Où je n' suis sûrement pas Marlon Brando l'enlève, Qu'est c' que je foutrais là ? Sur un cheval sauvage, Ils s'en vont ridicules Dehors y'a un orage, Y sont mouillés c'est nul ! Moi j'affûte mes gaules Pour partir à la pêche Musette sur l'épaule, Saucisson, bière fraîche Quand le soleil arrive, Mon amour se réveille Le coeur à la dérive, Les yeux pleins de sommeil Téléphone à sa mère Qu'est sa meilleure amie Paroles éphémères Et tous petits soucis J'aimerais bien entendre Ce qu'elle dit de moi C'est sûrement très tendre, Enfin bon, j'entends pas Moi je plante mon hameçon Tout en haut d'une branche Je tire sur le nylon, Me ruine une phalange Le jour avance un peu, Mon amour se maquille Un oeil et puis les deux, C'est futile mais ça brille Qui veut-elle séduire, Je suis même pas là Je me tue à lui dire Qu'elle est mieux sans tout ça Que ses yeux sont plus clairs Quand ils sont dans ma poche Que vouloir trop plaire C'est le plaisir des moches Moi je sors une truite D'au moins cent vingts kilos J' l'ai pitié trop petite, Je la rejette à l'eau Il est midi passé, J e reviens les mains vides Trop de vent, pas assez, L'eau était trop humide Alors je rentre chez moi Triste comme un menhir Et personne n'est là Pour m'entendre mentir Mon amour est partie, Est partie pour toujours J'ai perdu mon amour Et j'ai perdu ma vie J'emmènerai dimanche Si je peux ma gamine S'emmêler dans les branches A la pêche à la ligne J'emmènerai dimanche Si je veux ma gamine S'emmêler dans les branches A la pêche à la ligne
Si t'es mon pote
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Bon d'accord j'ai triché, J'ai posé l' W discrètement J' savais pas où l' placer, J' pensais pas qu' tu m' voyais, sincèrement On annule la partie si tu veux on l'oublie, on l'efface J'ai quatre cents points d'avance Et ça c'est pas d' la chance, C'est la classe Mais si t'es mon pote, tu m' laisses tricher au Scrabble Tu ramènes pas ta gueule quand tu m' vois magouiller Moi je veux juste gagner, ça m'amuse pas de jouer Si t'es mon pote, tu t' tais Bon d'accord il est tard et t'en as un peu marre des bistrots T'as beau boire comme un trou, T'arrives pas à être saoul, T'as pas d' pot Mais faut pas m' planter là, moi J' suis fait comme un rat allumé Je m'en fous arrache toi, la tournée c'est pour moi, Enfoiré Mais si t'es mon pote, tu m' laisses pas boire tout seul Et tu m' fais pas la gueule quand tu m' vois délirer J' t'offre un verre chez Ali, le dernier c'est promis Si t'es mon pote, tu m' suis Bon d'accord elle est bonne et j' vois pas C' qu'elle t' donne de plus que moi Des s'maines que tu m' délaisses pour une histoire de fesses, J' te crois pas Fait gaffe que l'amitié se laisse pas enterrer par cette peste Qu'est jalouse comme un pou, qui m' connait pas du tout et qui m' déteste Mais si t'es mon pote t'avoues qu' c'est un peu la crainte C'est pas franchement une femme, c'est pas Christine Okrent Pis elle a l'intellect plutôt près d' la moquette Si t'es mon pote, tu jettes Bon d'accord j' suis taré, Frimeur comme une voiture de pompiers C'est qu' j'ai été bercé Un peu trop près du mur, tout bébé Mais faut tout m' pardonner parc' que d'main j' peux crever, c'est la vie Jamais tu t'en r'mettrais et qu'est c' qui t' resterais comme ami Mais si t'es mon pote, tu meurs un peu avant moi J' te promets qu' toutes les s'maines t'auras des chrysanthèmes Mais tant que je suis là, n'oublie pas que je t'aime Et si t'es mon pote, tu m'aimes Si t'es mon pote tu n'aimes que moi
Mistral Gagnant
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi Et regarder les gens tant qu'y en a Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra En serrant dans ma main tes p'tits doigts Pis donner à bouffer à des pigeons idiots Leur filer des coups d' pieds pour de faux Et entendre ton rire qui lézarde les murs Qui sait surtout guérir mes blessures Te raconter un peu comment j'étais mino Des bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand Car en sac et Minto, caramel à un franc Les mistrals gagnants A marcher sous la pluie cinq minutes avec toi Et regarder la vie tant qu'y en a Te raconter la Terre en te bouffant des yeux Et parler de ta mère un p'tit peu Et sauter dans les flaques pour la faire râler Bousiller nos godasses et s' marrer Et entendre ton rire comme on entend la mer S'arrêter et r'partir en arrière Te raconter surtout les carambars d'antan, les cocos bohères Et les vrais roudoudou qui nous coupaient les lèvres Et nous niquaient les dents Les mistrals gagnants A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi Et regarder l' soleil qui s'en va Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fou Te dire que les méchants c'est pas nous Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux Car ils ont l'avantage d'être deux Et entendre ton rire s'envoler aussi haut Que s'envolent les cris des oiseaux Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie Et l'aimer même si le temps est assassin Et emporte avec lui le rire des enfants Les mistrals gagnants Les mistrals gagnants
Trois Matelots
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Nous étions trois jeunes matelots, Trois beaux marins grands et costauds Embarqués un jour à Toulon Sans uniforme et sans gallon Sur le porte-avions Clemenceau Nous étions trois jeunes militaires, Pas trop amoureux de la guerre Et nous voulions bien nous faire tondre En échange d'un tour du monde Sur un joli bateau en fer Le premier de ces matelots Etait breton jusqu'au mégot Mais il était con comme un manche, Comme un déjeuner du dimanche, Comme un article du Figaro 'l'avait grandi au bord de l'eau Et n'en avait jamais bu trop A quinze ans pour une donzelle, Il a déserté La Rochelle Pour les remparts de St Malo Rue de la soif on le vit beau A écumer tous les tripots Mais lorsque s'en venait l'aurore, Rouler de bâbord à tribord Et s'échouer dans le ruisseau Voulu partir sur un bateau Goûter un peu du Sirocco En pensant avec raison Que l'océan rendait moins con Et qu' pour lui y' avait du boulot Dieu qu'elle est belle l'histoire des trois matelots Presqu' aussi belle que l' pont du Clemenceau Le deuxième de ces matelots Etait corse dans toute sa peau Il était méchant comme la tourmente, Vicieux comme une déferlante Comme un article de Jean Co 'l'avait grandi au bord de l'eau, Mais n'en buvait que dans l' Pernod A quinze ans par un légionnaire, S'est fait tailler une boutonnière Près d' la citadelle d'Ajaccio Est devenu un vrai salaud, S'est fait tatouer les biscotos Entre le prénom de sa mère, Des loups, des serpents, des panthères Et le Christ au milieu du dos Voulu partir sur un bateau Pour ne jamais vivre comme un veau Et pour faire voyager sa haine De cette putain de race humaine Peuplée de rasés, de blaireaux Dieu qu'elle est longue l'histoire des trois matelots Presqu' aussi longue que l' pont du Clemenceau Le dernier de ces matelots C'était moi j'étais parigot J'étais bon comme la romaine, Rusé, malin comme une hyène Musclé comme un flan aux pruneaux J'avais grandi très loin de l'eau, J'en buvais autant qu'un moineau A quinze ans j'ai quitté Paname Pour chasser d' mon coeur une femme Qui voulait y faire son berceau J'ai bourlingué comme un claudo J'ai rencontré des écolos Qui m'ont dit: "Va voir les baleines Qui vivent dans les eaux lointaines Tu verras que ce monde est beau" Voulu partir sur un bateau Pour voir la Terre d'un peu plus haut Doubler l' Cap Horn dans les deux sens Et voyager de Recouvrance Jusqu'aux bordels de Macao Dieu qu'elle est dure l'histoire des trois matelots Presqu' aussi dure que l' pont du Clemenceau Le premier de ces matelots Qui était con comme un drapeau Il a fini plein de gallons, Plein de sardines sur son veston Et plein de merde sous son calot Le deuxième de ces matelots Qui était méchant comme un corbeau Il a fini dans une vitrine Au Ministère de la Marine Petit chef derrière un bureau Le dernier de ces matelots S'est fait virer de son bateau Pour avoir offert son pompon A une trop jolie Ninon Contre un baiser sucré et chaud Si votre enfant est un salaud, Un vrai connard, une tête pleine d'eau Faites en donc un militaire Alors il fera carrière Sur un navire, dans un bureau Mais s'il est bon, mais s'il est beau, Même s'il est un peu alcolo Qu'il fasse son tour de la Terre Tout seul sur un bateau en fer Mais pas su' le pont du Clemenceau Simple soldat, brave matelot, Surtout ne m'en veuillez pas trop Cette chanson je ne l'ai chantée Que pour les planqués, les gradés Les abonnés du Figaro
Tu vas au bal
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Tu vas au bal qu'y m' dit J'u'y dit qui, y m' dit toi J'u'y dit moi, y m' dit oui J'u'y dit non je veux pas, C'est trop loin Y m' dit bon Et toi t'y vas qu'j'u'y dit Y m' dit qui, j'u'y dit toi Y m' dit moi, j'u'y dit oui Y m' dit non j'y vais pas, J'ai un rhume et j'ai froid Alors on n'a pas dansé, On est resté à parler On n'a rien regretté Y parait de toute façon Que c'était un bal con Tu vas aux pûtes qu'y m' dit J'u'y dit qui, y m' dit toi J'u'y dit moi, y m' dit oui J'u'y dit non je veux pas, C'est trop loin Y m' dit bon Et toi t'y vas qu'j'u'y dit Y m' dit qui, j'u'y dit toi Y m' dit moi, j'u'y dit oui Y m' dit non j'y vais pas, J'ai malade et j'ai froid Alors on n'a pas baisé, On est resté à parler On n'a rien regretté On n'avait pas d'argent, Y parait qu' c'est payant, poils au dent Tu vas à l'église qu'y m' dit J'u'y dit qui, y m' dit toi J'u'y dit moi, y m' dit oui J'u'y dit non je veux pas, C'est trop loin, j' t'ai d'jà dit Y m' dit bon Et toi t'y vas qu' j'u'y dit Y m' dit qui, j'u'y dit toi Y m' dit moi, j'u'y dit oui Y m' dit non j'y vais pas, Y fait froid et j'ai froid Alors on n'a pas prié, On est resté à parler On n'a rien regretté Car nos âmes sont tordues Pour pécher c'est le pied (Nos hameçons tordus, pour pécher) Petit pont de bois Mon pote est mort de froid D' toute façon y m' gonflait Y voulait jamais bouger, Y savait que poser des questions un peu con, comme vous Alors j' l'ai enterré Pis j' suis allé danser Avec les pûtes du quartier Dans l'église ravagée Et j'ai rien regretté Mais alors rien du tout Tsouin, tsouin C'est fini Ouais Ah bon, bon bin ça suffa comme si, J'en ai marre des chansons moi.
Morts les enfants
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Chiffon imbibé d'essence, Un enfant meurt en silence Sur le trottoir de Bogotá On ne s'arrête pas Dechiqu'tés aux champs de mines, Décimés aux premières lignes Morts les enfants de la guerre Pour les idées de leur père Bal à l'ambassade, Quelques vieux malades Imbéciles et grabataires Se partagent l'univers Mort les enfants de Bopale, Industrie occidentale Parti dans les eaux du Gange, Des avocats s'arrangent Morts les enfants de la haine Près de nous où plus lointaine Morts les enfants de la peur Chevrotine dans le coeur Bal à l'ambassade, Quelques vieux malades Imbéciles et militaires Se partagent l'univers Morts les enfants du Sahel, On accuse le soleil Morts les enfants de Seveso, Morts les arbres, les oiseaux Morts les enfants de la route, Dernier week-end du mois d'août Papa picolait sans doute Deux ou trois verres, quelques gouttes Bal à l'ambassade, Quelques vieux malades Imbéciles les tortionnaires Se partagent l'univers Mort l'enfant qui vivait en moi, Qui voyait en ce monde-là Un jardin, une rivière Et des hommes plutôt frères Le jardin est une jungle, Les hommes sont devenus dingues La rivière charrie les larmes, Un jour l'enfant prend une arme Bal sur l'ambassade, Attentat grenade Hécatombe au ministère Sur les gravats, les grabataires
Baby sitting blues
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Sam'di soir on est d' virée On a confié la gamine A la gonzesse d'à côté, la voisine On lui a dit "tu peux manger y'a des oeufs dans l' frigidaire Tu peux r'garder la télé y'a Drucker Réponds pas au téléphone Sauf si on te téléphone Pis surtout t'ouvres à personne Si on sonne Si la p'tite elle fait la foire Tu lui racontes une histoire Si elle a soif tu la fais boire mais pas trop" Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman, le feu à l'appartement ceci-cela La voisine est étudiante mais elle est quand même gentille Elle prépare une thèse sur Kant, elle m' la fera lire Elle a monté ses affaires, ses lunettes et son cartable Posé son gros dictionnaire sur la table Y' avait pas beaucoup d'images, ma gamine a pas aimé Elle a arraché toutes les pages sans s' presser C'était plutôt mal barré entre la grande et la p'tite Elles étaient pas vraiment branchées sur l' même trip Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman qui s'emmerdent au restaurant, y s' passe quoi La p'tite a voulu manger, l'étudiante lui a dit "bon J' vais t' préparer une purée au jambon" Ma fille a dit "l'a du gras", a foutu l'assiette par terre C'est normal elle aime pas l' gras, elle aime que son père Ta purée elle est caca, je veux une om'lette aux oeufs Et un grand verre de coca ou même deux Le baby sitter excédé lui file un choco BN, Un yaourt pas très sucré pis une beigne Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman qui balisent en attendant la fin du r'pas La grande va bientôt craquer déjà elle veut plus d'enfant S'écroule devant la télé, pas longtemps Ma gamine arrive en pleur "veux voir une K7 maint'nant Celle des schtroumpfs et d' leur bonheur écoeurant" Pis qu'après on lui raconte une histoire où y'a des loups Une princesse et pis un monstre et c'est tout La baby sitter veux bien, mais seul'ment après Drucker Ma gamine y colle un pain par derrière Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman qui s' demandent si en rentrant ça ira Sam'di soir ça a baigné, on a paniqué pour rien La p'tite avait assuré plutôt bien Elle bouquinait dans sa piaule la critique de la raison pure Trouvait ça Presqu' aussi drôle que Ben Hur La grande dormait comme un loir, l'a fallu la réveiller En lui jetant des seaux d'eau bien glacés L'est partie en titubant pis ça m'a coûté dix sacs Les baby sitter maint'nant quelle arnaque Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman le feu à l'appartement ceci-cela Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman le feu à l'appartement ceci-cela C'est pas moi qu'ai mis l' feu à l'appartement, c'est ceci-cela
P'tite conne
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Tu m'excuseras mignonne D'avoir pas pu marcher Derrière les couronnes De tes amis branchés Parc' que ton dealer Etait peut-être là Parmi ces gens en pleurs Qui parlaient que de toi En regardant leur montre, En se plaignant du froid En assumant la honte De t'avoir poussée là P'tite conne tu leur en veux même pas, Tu sais que ces charognes sont bien plus morts que toi Tu fréquentais un monde, Imbécile mondain Où cette poudre immonde Se consomme au matin Où le fric autorise A se croire à l'abris Et de la cours d'assise Et de notre mépris Que ton triste univers Nous inspirait malin En sirotant nos bières Ou en fumant nos joins P'tite conne tu rêvais de Byzance Et c'était la Pologne jusque dans tes silences On se connaissait pas Aussi tu me pardonnes J'ai pas chialé quand t'as Cassé ta pipe d'opium J'ai pensé à l'enfer D'un téléphone qui crie Pour réveiller ta mère Au milieu de la nuit J'aurai voulu lui dire Que c'était pas ta faute Qu'à pas vouloir vieillir On meurt avant les autres P'tite conne tu voulais pas mûrir, Tu tombes avant l'automne juste avant de fleurir Et t'aurais-je connu Que ça n'eût rien changé Petit enfant perdu M'aurais-tu accepté Moi j'aime le soleil Tout autant que la pluie Et quand je me réveille Et que je suis en vie C'est tout ce qui m'importe Bien plus que le bonheur Cette affaire de médiocre Et qui use le coeur P'tite conne c'est oublier que toi t'étais là pour personne Et qu' personne était là Tu m'excuseras mignonne D'avoir pas pu pleurer En suivant les couronnes De tes amis branchés Parc' que ton dealer Etait peut-être là A respirer ces fleurs Que tu n'aimerais pas A recompter ces roses Qu'il a payé au prix De ta dernière dose Et de ton dernier cri P'tite conne aller, repose toi tout près de Maurisson Et pas trop loin de moi
Le retour de la Pépette
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Y'en a une qu'est vachement impatiente, C'est la pépètes qui part en vacances Demain elle s'en va planter sa tente, Sur une plage au bord de la France Elle prépare ses affaires, énervée, Elle s'agite, elle s'affaire, elle panique Et puis le temps qu'elle est pas niquée, Elle rêve d'un grand amour exotique Elle a pris un cache-col, un chandail, Sa robe jaune un p'tit peu déchirée Un poisson surgelé, des tenailles, Sa valise en carton va craquer Elle est quand même heureuse d'être contente L'a réussi à plier sa tente Premier jour de vacances infernal, La pépètes a voulu s'éclater Elle a pris une leçon d' planche à voile, Même la planche a failli se noyer Pépette a bu la moitié d' la mer Pis elle s'est fait mal à le genou Et tout le pétrole du Finistère A fini dans ses grands cheveux mous Elle est allée s' doucher au camping, Pis elle a commencé à flipper A cause des marques blanches sous son string Pis du reste de sa peau toute brûlée Elle est quand même furieuse d'être en colère, Y'a moins d' risque avec le nucléaire (Couplet intéressant) Elle se oint, elle s'enduit, elle s' pommade De monoï et de crème nivéa Elle veut pas qu' son p'tit corps se dégrade Car ce soir elle va au Macumba Une giclée d'opium pour sentir bon Sur la nuque et pis derrière les bras Un coup d' brosse pour refaire son chignon, Elle est prête à tomber Travolta Elle hésite la robe jaune ou l'écossaise, Les collants, les chaussettes ou les bas Qu'est c' qui s'ra l' plus pratique si elle baise Qu'est c' qui f'ra flipper les autres nanas Elle est quand même étonnée d'être surprise Devant la cont'nance de sa valise Finalement elle se fringue en pépette, En madone des machines agricoles Au bout d' cinq heures elle est enfin prête Mais la boite est fermée manque de bol Alors elle va s' manger une pizza Au jambon et au centre commercial Et elle sanglote en pensant à moi, Ce qui est complèt'ment immoral Un troufion qui arrosait la quille Vient lui faire un compliment grotesque Genre vous êtes belle comme que'que chose qui brille Elle en tombe amoureuse aussi sec Elle est quand même déçue d'être triste D' pas tomber sur un parachutiste (Couplet pathétique) Y s' font dévorer par les moustiques Toute la nuit sous la tente sur la plage Au matin y' s' font un p'tit pique-nique Un sandwich au fourmis et fromage Alors avec un bâton en bois Y's écrivent leur prénom sur le sable Elle dessine un coeur et lui un foie Pis y r'gardent l'horizon lamentable Elle va lui chercher des cigarettes Au village 10 bornes à pied c'est long Quand elle revient lui il a fait baskets En lui gaulant sa valise en carton Dedans y' avait ses robes et ses sous, Ses papiers, des tenailles, un poisson Ses vacances sont foutues pour de bon, L'avait qu'à faire un peu attention et c'est tout
Fatigué
Paroles: Renaud Séchan / Musique : Renaud Séchan, Franck Langolff
Jamais une statue ne sera assez grande Pour dépasser la cime du moindre peuplier Et les arbres ont le coeur infiniment plus tendre Que celui des hommes qui les ont plantés Pour toucher la sagesse qui ne viendra jamais Je changerai la sève du premier olivier Contre mon sang impur d'être civilisé Responsable anonyme de tout le sang versé Fatigué, fatigué Fatigué du mensonge et de la vérité Que je croyais si belle, que je voulais aimer Et qui est si cruelle que je m'y suis brûlé Fatigué, fatigué Fatigué d'habiter sur la planète Terre Sur ce brin de poussière, sur ce caillou minable Sur cette fausse étoile perdue dans l'univers Berceau de la bêtise et royaume du mal Où la plus évoluée parmi les créatures A inventé la haine, le racisme et la guerre Et le pouvoir maudit qui corrompt les plus purs Et amène le sage à cracher sur son frère Fatigué, fatigué Fatigué de parler, fatigué de me taire Quand on blesse un enfant, quand on viole sa mère Quand la moitié du monde en assassine un tiers Fatigué, fatigué Fatigué de ces hommes qui ont tué les indiens Massacré les baleines, et bâillonné la vie Exterminé les loups, mis des colliers aux chiens Qui ont même réussi à pourrir la pluie La liste est bien trop longue de tout ce qui m'écoeure Depuis l'horreur banale du moindre fait divers Il n'y a plus assez de place dans mon coeur Pour loger la révolte, le dégoût, la colère Fatigué, fatigué Fatigué d'espérer et fatigué de croire A ces idées brandies comme des étendards Et pour lesquelles tant d'hommes ont connu l'abattoir Fatigué, fatigué Je voudrais être un arbre, boire à l'eau des orages Pour nourrir la terre, être ami des oiseaux Et puis avoir la tête si haut dans les nuages Pour qu'aucun homme ne puisse y planter un drapeau Je voudrais être un arbre et plonger mes racines Au coeur de cette terre que j'aime tellement Et que ces putains d'hommes chaque jour assassinent Je voudrais le silence enfin et puis le vent Fatigué, fatigué Fatigué de haïr et fatigué d'aimer Surtout ne plus rien dire, ne plus jamais crier Fatigué des discours, des paroles sacrées Fatigué, fatigué Fatigué de sourire, fatigué de pleurer Fatigué de chercher quelques traces d'amour Dans l'océan de boue où sombre la pensée Fatigué, fatigué